El Kerma entre les murs
Petit village devenu ville dès la fin des années 80 du fait de l’urbanisation galopante, El Kerma, anciennenement Valmy, est situé à 15 kilomètres du centre ville d’Oran, au niveau de la toute dernière périphérie et de la troisième ceinture routière. Au Sud de cette petite cité tranquille, on bascule dans le monde rural, ses champs, ses collines, ses petites routes, chemins et pistes, et ses fermes ou habitats dispersés.
À El Kerma se trouve également une petite cité qui porte la marque de l’architecte français Fernand Pouillon. Construite en 1955, sa particularité, peu anodine, est d’être entièrement en pierre de taille. La «méthode Pouillon» était de bâtir à moindre coup en impliquant divers corps de métier locaux : tailleurs de pierre, artisans, céramistes, sculpteurs et jardiniers, ... Ses formes sont simples et dépouillées. Elles traduisent un usage des volumes pleins élégants et un soin particulier accordé aussi aux volumes vides : passages, portes, escaliers urbains, perspectives.
Durant les années 90, un mur a été construit pour séparer la zone militaire de la cité de la zone civile. Cette rupture traumatique et le souvenir des années noires sont encore présents dans les esprits.
Les habitants d’El kerma travaillent pour la plupart à Oran et toutes les principales activités, économiques et culturelles se passe en dehors du «village».
Cette série réalisée discrètement et furtivement durant deux petites journées s’accompagne d’une création sonore, témoignage de la famille Hamza Cherif,